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Musée des Beaux-Arts de Mouscron (Bélgica)

“Après avoir connu un mélange d’expressionnisme mâtiné d’un esprit pop et matiériste, le jeune peintre animalier espagnol Luis Moro s’attèle à percer le monde de l’apparent silence à travers les insectes et leur beauté tant esthétique que fonctionnelle. Le culte de la trace, voyageant entre figuration et abstraction, y célébre un univers concret, plein de promesses, mais que l’homme a du mal à apprivoiser.

Comme il le fit avec ses vaches frappées d’ un numéro de série, référence aux tampons d’abatoirs, Luis Moro dévoile l’autre face d’une nature généreuse et qui a toute son importance malgré son caractère confiné et microscopique. Le sujet acquiert alors monumentalité, de par les dimensions du support, bien sûr, mais encore par la perfection presque fonctionnelle de ces êtres vivants mal connus. Entre expressionnisme abstrait et planches scientifiques d’un livre d’étude, Luis Moro prouve qu’il a réussi à dompter et le geste et les matiéres pour chanter l’infiniment petit au coeur de l’homme qui, par ce fait, est appelé à relativiser les choses et, mieux encore, à les regarder avec des yeux intérieurs.

Résolument ancré (et encré!) dans son époque, Luis Moro use aussi de photographies digitales qu’il retouche te complète de sa main experte. La facilité n’y a pas voix au chapitre, son art étant à la fois participation, expression du réel et façonnage de rêves naturels. Avec Moro, l’homme, dans sa quête d’absolu come dans sa complexité, devient l’animal et l’animal, l’homme. Peut-on rêver plus belle symbiose?”

Olivier Clynckemaillie